Une trace du passé ...

Le Théâtre

A la fin du XVe siècle jusqu’au XVIIIe siècle, une congrégation de religieuses, plus connues sous le nom de sœurs grises, vient prendre en charge l'hôpital de Condé qui existait sur l'actuelle place Saint- Amé. Par la suite, les religieuses s'attèlent à une nouvelle mission : l'éducation des jeunes filles, qu'elles prirent sous leur aile. Le temps passa, et au fil des ans, le couvent originel fut détruit pour laisser place à un nouveau plan d'alignement urbain.
Lieu rénové entre 1827 et1828, il sera réaménagé en théâtre privé par la famille Rasez. En 1849, la municipalité s'engage à verser aux Rasez une subvention en échange de laquelle les acteurs, ayant reçu une autorisation municipale, auront le droit de venir y jouer.

Charles Deulin, célèbre écrivain de la ville, nous décrit le théâtre tel qu'il était à cette époque : « A cette époque, le théâtre se composait simplement d'un salon voûté, bas de plafond et garni d'un balcon unique, partagé en loges et banquettes. Les loges figuraient assez bien d'énormes huches à farine ; les banquettes étaient rembourrées de foin, de même que les stalles d'orchestre. Quant aux fauteuils, ils brillaient par leur absence ».

En 1864, la ville racheta ce théâtre et entreprit de l'embellir en lui ajoutant une façade monumentale et diverses améliorations. Le bâtiment était alors capable d'accueillir plus de 500 spectateurs, un nombre considérable pour l'époque. Le théâtre était ouvert d'octobre à mars avec une pièce (troupe de passage) ou un opéra (troupes de Valenciennes), et chaque séance commençait par une petite pièce (avec 1 à 3 actes) suivie d'une grande pièce ou d'un opéra.
Occupé par les soldats allemands durant la Grande guerre, le lieu fut ensuite racheté par un imprimeur nommé Monsieur Descamps (en 1979) pour y stocker du papier. Bien que le théâtre soit aujourd'hui fermé au public, il reste une trace tangible du passé de la ville.