Un passé militaire toujours présent ...

Caserne Vautourneux vers 1910

L'histoire des casernes de Condé-sur-l'Escaut

À l'origine, Condé-sur-l'Escaut était une ville fortifiée, ce qui l'a exposée à plusieurs sièges et attaques au cours de son histoire médiévale. Cependant, avec l'avènement des grandes guerres, la ville s'est développée et est devenue une véritable ville de garnison, accueillant une présence militaire significative. En tant que ville de garnison, Condé-sur-l'Escaut abritait des installations spécifiques telles que des casernes, des quartiers généraux et des centres de formation militaire. La ville comptait sur son territoire quatre casernes importantes la caserne Lecomte, Nesle, Chancel et Vautourneux, elles offraient des logements et des services adaptés aux besoins des militaires en service actif et de leurs familles.

Cette fonction de ville de garnison a joué un rôle économique crucial pour la commune, générant des emplois et des activités liés aux dépenses militaires. Condé-sur-l'Escaut a su tirer parti de sa position stratégique pour développer pleinement son potentiel. Son emplacement privilégié lui a permis de bénéficier d'une position avantageuse dans le contexte militaire, renforçant ainsi son importance en tant que lieu stratégique clé. Ainsi, Condé-sur-l'Escaut a façonné son histoire en tant que ville fortifiée, puis en tant que ville de garnison, exploitant ses atouts géographiques et sa présence militaire pour soutenir son développement et contribuer à son économie locale.
Le fait d’évoquer les fastes militaires d’hier n’a plus les mêmes impacts de nos jours, car peu de bâtiments subsistent ou n’occupent plus les mêmes fonctions. Souvent transformer en complexe locatif, ces diverses structures militaires reste toute de même un témoignage du passé militaire de la ville.

porte Vautourneux côté campagne

Petit zoom sur la porte Vautourneux

Au cœur de la ville, se trouve la place autrefois connue sous le nom de "Place du Quesne Brûlé", bordée par d'anciennes auberges pittoresques comme le Caudron, les Trois Rois et la Pucelle de Gand. Auparavant, cet espace était reconnu sous le nom de la porte Rombault, percée dans une tour de l'enceinte médiévale, donnant accès au Faubourg d'Assousleville et au terrain appelé "Escarchevaque", proche de la "Maladerie" où étaient confinés les lépreux. Son histoire est aussi marquée par les Guerres de Religions, notamment lors de l'assaut des huguenots de Tournai et Mortagne dans la nuit du 25 novembre 1580, qui pénètrent la ville et la mettent à sac l'église collégiale du puissant chapitre Notre-Dame qui est alors l'objet de toutes les convoitises.

Reconstruite après la conquête française, elle arbore un style classique avec une façade aveugle en pierre blanche du côté campagne et des éléments en brique et en pierre du côté ville, accompagnés de lucarnes et fenêtres à boudins, ainsi qu'un œil de bœuf. Les voûtes sous la porte, conçues pour l'ouverture et la fermeture de la porte en chêne à claire voie, comportent une petite porte pour les piétons et des meurtrières pour la défense des courtines et des fossés. L'arcade centrale a subi des modifications au fil du temps, amputée pour permettre le passage d'une pièce d'artillerie pendant la Première Guerre mondiale, puis pour accueillir le passage du tramway, comme en témoignent les pavés et les chasses roues. À proximité de la porte se trouvaient une caserne et un hôpital militaire nommé en hommage au maréchal Vautourneux, tué au siège de Condé le 15 août 1655. Peu à peu, la Porte elle-même finit par prendre ce nom. De nos jours, la fonction de la Porte Vautourneux a évolué vers un rôle d'ordre judiciaire, abritant un point-justice pour les citoyens de la ville.