Un héritage vivant de l'industrie minière ...

La fosse Ledoux à Condé-sur-l'Escaut représente un témoignage significatif de l'histoire industrielle de la région, mettant en évidence l'importance de sa préservation. Elle incarne l'héritage vivant de l'industrie minière, témoignant de son impact sur le paysage et la société. La ville de Condé-sur-l'Escaut est particulièrement riche en patrimoine minier, offrant une multitude de bien et lieux d'intérêt qui reflètent l'histoire des mineurs qui sont inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO soulignant leur valeur exceptionnelle.

Le Château de l'Hermitage

Château emblématique de la Compagnie des mines d’Anzin, le château de l’Hermitage de Condé-sur-l’Escaut est implanté au cœur de la forêt de Bonsecours, sur les anciennes terres de Condé appartenant à la famille de Croÿ depuis 1560. Initialement érigé comme pavillon de chasse, ce chef-d'œuvre architectural fut imaginé par Emmanuel de Croy et réalisé avec brio par son fils Anne-Emmanuel. Malheureusement, la famille de Croÿ n’a jamais l'opportunité d'y habiter, car à l'époque de la Révolution, toutes les familles nobles sont contraintes à l'exil pour garantir leur sécurité. Aujourd’hui le château de l’Hermitage est devenu un domaine privé qui n’appartient plus à la famille de Croÿ.

Le Cavalier

Le Cavalier est un chemin de marche situé entre Vieux-Condé et Condé-sur-l’Escaut. Ce tronçon correspondait à une partie de la première ligne mise en service en 1874 par la compagnie des mines d’Anzin, reliant Vieux-Condé et Anzin. Cette section faisait partie du dernier tronçon mis en service en 1874, se poursuivant vers Somain et Denain. Depuis les environs de la Cité de la Solitude jusqu’à l’embranchement de Chabaud-Latour, la majeure partie du cavalier a été réhabilitée en respectant parfaitement le tracé d’origine. Aujourd’hui il traverse le Parc régional Scarpe-Escaut.

L'étang de Chabaud-Latour et la Digue noire

Avant le fonçage des Fosses Chabaud-Latour en 1873 et Ledoux en 1901, ce secteur était occupé par des marécages et un modeste plan d’eau. Avec l’exploitation minière, le sol a été fragilisé et s’est affaissé, donnant progressivement naissance dans les années 1930 à deux vastes étangs, de Chabaud-Latour et la Digue noire. Avec la concentration de l’exploitation minière, après la Nationalisation de 1946, les deux étangs se sont étendus davantage et une troisième étendue est apparue. Les berges des étangs permettent de larges vues ouvertes sur l’ensemble des terrils qui les bordent, ainsi que sur le chevalement de la Fosse Ledoux.

Le chevalement Ledoux

Le chevalement, aujourd’hui symbole du passé minier de la commune de Condé-sur-l’Escaut, est le seul vestige restant issu du démantèlement de la Fosse Ledoux. Mise en service en 1905 par la Compagnie d’Anzin, elle est modernisée à partir de 1950 par le Groupe de Valenciennes pour devenir un siège de concentration, et elle s’est arrêtée en 1988. Il a été symboliquement conservé en témoignage de l’ancien complexe minier. Datant de 1951, il s’agit d’un chevalement typique de la Nationalisation. Tel un totem du passé, le chevalement domine le site et les étangs de Chabaud-Latour.

Les terrils

Les Terrils sont des célèbres collines artificielles du nord de la France, issues du dépôt de résidus miniers, sous-produits de l'exploitation minière, composés principalement de schistes et, en plus petite quantité, de grès carbonifères et de résidus divers (quelquefois pollués). Sur l’ancien site minier de Condé-sur-l’Escaut il y en a trois :

. Le premier est le Terril 195, édifié en 1905. Il a pris une ampleur considérable avec la concentration de l’exploitation sur la Fosse Ledoux. Imposant terril plat, il s’étend sur une surface d’une soixantaine d’hectares et borde l’étang de Chabaud-Latour. Il a été exploité pour sa valeur économique puis par la suite, requalifié via des opérations de terrassement et pré-verdissement. Aujourd’hui c’est un vaste support de loisirs.

. Le deuxième est le Terril 195a, édifié lui aussi en 1905. Appelé aussi Ledoux Moulineaux, il suit le même destin que son homonyme. A l’origine plat, il agit aujourd’hui telle une digue pour l’étang de la Digue noire.

. Le troisième et dernier est le Terril 196 ou Ledoux Lavoir. Celui-ci a conservé sa forme conique d’origine. Haut d’une cinquantaine de mètres, il a fait l’objet d’aménagements très légers afin de le rendre accessible.

Les cités minières

Les cités minières, autre symbole célèbre du passé minier du nord de la France. Il y en a bien sûr aussi dans la ville de Condé-sur-l’Escaut, là aussi au nombre de trois à l’image des terrils.

. La plus ancienne est la cité Chabaud-Latour. Cette cité pavillonnaire est construite en 1913 par la Compagnie des mines d’Anzin, à proximité immédiate de la fosse qui porte le même nom. La cité est organisée selon un plan strictement orthogonal. Les habitations, regroupant deux logements, sont implantées en front à rue et des haies végétales clôturent les jardins privés. La cité Chabaud-Latour témoigne du parti pris architectural de la Compagnie, notamment par les jeux de briques alternant briques blanches et briques vernissées turquoises.

 

. La suivante est la cité-jardin des Acacias, construite par la Compagnie des mines d’Anzin, et achevée en 1923. Elle se situe à proximité des anciennes fosses Ledoux et Chabaud-Latour. Son style architectural est marqué par l’usage des briques vernissés de couleur pour rehausser les ouvertures, fenêtres et portes. Dans les années 1950, au moment de la concentration de l'exploitation de la Fosse Ledoux, des logements modernes sont venus compléter la cité.

. La dernière est la cité Lorette. Située à proximité de l’étang de la Digue Noire, cette cité est une cité pavillonnaire de la même compagnie minière que les précédentes, dont la construction débute en 1914. Elle est organisée selon un plan orthogonal et est composée de maisons jumelées.