Un petit tour des fortifications ?
L'histoire des fortifications
Aujourd’hui, il reste 11 hectares de fortifications, 4.5km, reparties autour de la ville.Condé́ est situé sur un plateau serré de deux rivières -la Haine et l’Escaut - et par la forêt. De par cette disposition, le site a souvent été convoité. De 882 à 885, les Normands s’y établissent et la ville devient le point de départ vers l’Artois et l’Ostrevent. Ils lèvent une palissade autour de la ville. Le tracé est repris au XIIème siècle par le Comte de Hainaut Baudouin V qui fit élever une muraille de pierre. Au XIIème siècle, la ville est donc entourée d’une muraille flanquée de tours et de portes. Mais très vite les progrès de l’artillerie conduisent les possesseurs successifs de la ville à perfectionner sa défense. Ainsi Charles Quint rempare l’enceinte Médiévale et dès la moitié du XVIIème siècle, les Espagnols doublent l’enceinte d’un système bastionné. Condé, espagnol depuis 1556, fut reprise définitivement par la France en 1676, par le roi Louis XIV en personne. Le siège dura un mois et ne nécessita pas moins de 50.000 hommes et de 4 maréchaux.
Condé devient définitivement française par le traité de Nimègue en 1678.
Le roi est si impressionné par ces ouvrages fortifiés, qu’il y dépêcha Vauban en 1698 afin qu’il fasse son rapport sur l’état de la place et les modifications à apporter. Il conseilla alors de relever certaines parties des courtines et des bastions, de renforcer les portes en particulier sur le front de Valenciennes, et de protéger les Bastions du Jard et de Solre par des contregardes.
Les Autrichiens, qui occupaient la ville entre 1793 et 1794 à l’occasion des guerres révolutionnaires, renforcèrent le front Nord par un réseau de contremines. En 1901, la place de Condé est déclassée et en 1923, le démantèlement débute, c’est notamment à cette époque qu’est percée l’Avenue de la Liberté. Mais il est stoppé par manque de crédits suffisants. En 1932, Condé est classée sur une liste de localités présentant un intérêt historique, sauvant entre autres les fortifications.
Un peu de vocabulaire :
BASTION : tour aplatie et élargie. On élève une muraille, on la rempare de terre pour amortir le tir des boulets, on lui donne une forme polygonale pour éviter le tir défensif, au besoin on lui donne un cavalier pour abriter le soldat des tirs ennemis.
CAVALIER : ouvrage en terre-plein, destiné à recevoir de l’artillerie, élevé au-dessus d’un autre ouvrage (par exemple un bastion) ou au-dessus des courtines.
COURTINE : Pan de muraille compris entre 2 tours ou entre deux bastions.
CONTRE-GARDE : amélioration de Vauban, destinée à protéger la pointe du Bastion et à couvrir la demi-lune.
DEMI–LUNE : d’origine semi-circulaire et transformée en angle saillant, elle sert à couvrir la courtine et les points sensibles des Bastions.
CONTREMINES : système de défense contre les troupes d’infanterie, consistant en une galerie principale ou d’écoute, s’enfonçant dans le glacis, des rameaux s’élevant vers la surface du sol, les petites galeries sont terminées par de petits réduits ou fourneaux dont le dessus n’était pas maçonné. En cas de siège, les mineurs se tenaient dans la galerie d’écoute après avoir bourré les fourneaux de barils de poudre. Ils allumaient les mèches aussitôt qu’ils entendaient l’ennemi monter à l’attaque et les explosifs brisaient l’assaut. Ces galeries avaient aussi l’avantage d’interdire aux assiégeants de percer des tunnels de sape en direction de la place d’où son nom de contremines.
CASEMATES : Amélioration du XIXème siècle, abris pour les hommes et les munitions qui se trouve généralement sur les bastions ou demi-lune.